Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

TEKOA

3 janvier 2012

TEKOA sur le site My Major Compagny Books

Mon nouveau Roman TEKOA, est sur My Major Company, je vous invite à vous rendre sur la page afin de lire les 2 premiers extraits et devenir fans ! Pour l'instant c'est tout ce dont j'ai besoin: des lectures et des fans ! Merci à tous ! J'espère que vous aimerez ... ♥

Lien direct :

http://www.mymajorcompanybooks.com/#!/celine-natale/tekoa.

 

Pour devenir fan vous cliquez sur le coeur et pour devenir ami, vous cliquez sur le + dessous le bloc auteur. Je découvre au fur et à mesure ... Bonne lecture et merci à tous !

 

Publicité
Publicité
2 janvier 2012

Chapitre 1.

La pluie martelait le toit en ardoise dans un bruit régulier. Dehors, le vent s’était levé et secouait le feuillage des grands chênes.

Depuis plus d’une heure maintenant, elle s’abattait sans discontinuer juste au dessus de ma tête, m’empêchant de dormir.

La grêle s'y ajouta et des coups de tonnerre l'accompagnèrent.

Je soupirai. Il n’y avait rien d’étonnant à cela pourtant. Au mois de janvier, quand on avait la chance d’habiter à Tekoa, on avait également le privilège immense de chanter sous la pluie, tous les jours, sans exception évidemment.

En été, le thermomètre pouvait facilement s’élever à plus de trente degrés, à l’ombre bien entendu,  la chaleur s’accompagnant invariablement d’une moiteur si collante que même la douche ne suffisait pas à la peau pour s’en débarrasser. En hiver, les températures s’effondraient et pouvaient même descendre en dessous de zéro, tout cela sous des pluies diluviennes.

Ce n’était pas bien compliqué, ici les quatre saisons vous faisaient dégouliner.

Mississipi signifiait « Père des eaux » en indien et j’aurais pu jurer sous serment que son nom, cet Etat ne l’avait pas volé.

En ces lieux, les joies de la météo ne connaissaient aucune limite. De juin à novembre en effet, pendant la belle saison, l’activité cyclonique battait son plein.

Vivre dans le Sud, près de l’Atlantique, était un pur bonheur.

Deux années… Je devais encore tenir bon deux années. Ensuite, il en serait fini de ce paradis subtropical.

Cela faisait seize ans que j’attendais ça. Le jour de mes dix huit ans sonnerait l’heure de l'Université et celle de mon départ de ce trou humide. Je rêvais d’emprunter la route sinueuse suivant le cours du Mississippi bordée de plantations et de m’enfuir d’ici sans même me retourner.

A l’entrée de la ville, un panneau en fer rouillé arborant fièrement un drapeau dixie, souhaitait la bienvenue à ses habitants et aux visiteurs de passage, ce terme de « visiteurs » s’avérant d’ailleurs plutôt inapproprié à l’endroit. Ici on ne faisait que passer. Et encore je pensais qu’il fallait s’être perdu pour atterrir face à l’écriteau rectangulaire, rongé, tout comme moi, par l’humidité.

J’avais été amenée à voir ce panneau corrodé près de six mille fois, à considérer que je ne l’avais vu qu’une seule fois dans la même journée… Et il n’y avait rien d’autres à regarder dans ce patelin.

Nouveau soupir.

Je repensai à la fille de Madame Garett. Elle était partie de Tekoa il y avait de cela trois ans déjà. A l’époque, elle rêvait d’user les planches d’un théâtre de Broadway.

Le jour de son départ avait été un évènement. Quelqu’un quittait notre Sainte mère à tous.

Nous l’avions tous regardée s’éloigner, aller chercher le bonheur ailleurs. Je me souviens avoir très clairement pensé que où qu’elle aille, Nancy Garett était capable de le trouver.

Parce que le bonheur ne se trouvait pas ici. C’était impossible.

Les vieilles biques, celles du premier rang à l’Eglise, lui avaient jeté des regards peu amènes.

« La traitresse » avaient semblé alors crier les yeux ridés. « Elle ose quitter les siens ». Madame Jenkins avait alors tapoté l’épaule de Madame Garett qui avait pris cela pour un signe de soutien. Le regard embué, se mouchant pour la dix huitième fois dans le même kleenex, elle avait gentiment secoué la tête pour la remercier.

La pauvre femme était bien trop chagrinée pour réaliser que cette petite tape n’avait rien d’amical mais signifiait bel et bien que viendrait à point le jour du jugement dernier pour sa très chère progéniture.

La tante de mon amie d’enfance, Sally Dumont, s’était rendue à  New York en juin dernier pour y marier sa plus jeune nièce par alliance. Elle avait dit-on aperçu Nancy Garett en train de servir des litres de bières dans un club près de Central Park.

Nancy n’avait pas du décrocher d’audition. Broadway brillait toujours sans elle.

A cette annonce, la ville entière avait cancané. Les mêmes vieilles biques s’étaient empressées de commenter : « Tu vois, cela valait la peine qu’elle causât tout ce chagrin à sa pauvre mère ».

Un jour à peine avait suffi, depuis le retour de tata Sally, à ce que la jeune fille soit la risée des trois quarts de la ville.

Il fallait avouer que notre bourgade était tellement grande que les nouvelles circulaient assez vite… Il n’y avait qu’un seul salon de coiffure à Tekoa, le « Wash & dry ». Cette enseigne aurait pu parfaitement convenir à un lavomatique.

Mais il s’agissait pourtant du commerce tenu par Madame Sullivan-Depuis près de trente  ans.

Qui pouvait se glorifier de nos jours d’avoir le même coiffeur que jadis ses grands-parents ? Personne. Mis à part les habitants de Tekoa.

Un seul et unique salon de coiffure pour toute une population, cela signifiait nécessairement que les ragots,  passaient de bouche à oreille en un temps record sans jamais épargner qui que ce soit. Ce, dans tous les sens du terme d’ailleurs.

Si un axiome devait régir la vie à Tekoa c’était surement celui-ci : les bruits circulaient encore plus vite que le courant dans une gaine électrique. Peu importait l’histoire, peu importait de qui ou de quoi elle traitait, il y avait toujours une personne bien intentionnée pour la colporter.

Tout le monde avait gardé en mémoire le cas de ce pauvre Monsieur Benett qui avait appris au Bar de la Colline, que sa femme comptait divorcer. Il était inutile de parler avec son conjoint ou de tenter de percer un quelconque secret, quelqu’un s’en chargeait pour vous bien avant l’heure.

Moi je tirais mon chapeau à Nancy Garett.

D’abord elle avait allongé la langue déjà bien pendue des vieilles biques de Tekoa à un point, qu’un jour, il me serait aisé d’y rouler dessus, puis surtout, elle n’était jamais revenue.

2 janvier 2012

Bienvenue sur le blog officiel du Roman "TEKOA" écrit par Céline NATALE

 

Je vous souhaite bienvenue sur le blog officiel de "TEKOA" mon second roman.

 

Céline NATALE

Publicité
Publicité
TEKOA
Publicité
Archives
TEKOA
Visiteurs
Depuis la création 261
Publicité